martes, 5 de febrero de 2013

COSTUMES DE DANIEL OGIER POUR MACBETH DE GIUSEPPE VERDI

REPRISE DE "MACBETH" de Giuseppe Verdi par l'opéra national de Lorraine à NANCY (01-02-2013)

Coproduction Opéra national de Lorraine et Opéra national de Bordeaux

Ouvrage chanté en italien, surtitré
Durée de l'ouvrage : 2h30 + entracte
Opéra en quatre actes
Livret de Francesco Maria Piave et Andrea Maffei
d’après la pièce éponyme de William Shakespeare
Créé au Théâtre Lyrique Impérial à Paris le 21 avril 1865

Direction musicale : Roberto Rizzi Brignoli
Mise en scène : Jean-Louis Martinoty
Décors : Bernard Arnould
Costumes : Daniel Ogier
Lumières : François Thouret
Vidéos : Gilles Papain
Chœurs de l’Opéra national de Lorraine et de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Orchestre symphonique et lyrique de Nancy
Conférence Jean-Louis Martinoty
31 janvier 2013 à 18h30 (entrée libre, grande salle)
Récital « Une heure avec… » Giuseppe Talamo
9 février 2013 à 18h30 (grande salle)






Nouvelles maquettes de Daniel Ogier  pour la reprise à l'opéra de Nancy:




Études Lady Macbeth et choeur. dessins au stylo à bille sur papier de 29,6 x 41,8 cms. 10-10-12





La comtesse. Dessin au crayon, stylo à bille et aquarelle sur papier de 29,5 x 42 cms. 11-11-12





Lady Macbeth. Dessin au stylo à bille , crayon et aquarelle sur papier de 29,5 x 42 cms. 11-11-12


MACBETH, LES ARTISTES

Macbeth : Giovanni Meoni
Banquo : Brian Kontes
Lady Macbeth : Jennifer Check
Suivante de Lady Macbeth : Michèle Lagrange
Malcolm : Maurizio Pace
Macduff : 
Giuseppe Talamo
A l’école de Shakespeare, Verdi compose une de ses plus grandes leçons de théâtre. Désormais voué à mettre en scène le drame passionnel et moral, il lance son orchestre et son génie des voix dans l’aventure de la diabolique épopée du pouvoir.
Une implacable dialectique construit alors un espace de bruit et de fureur, et fait résonner jusqu’à nous l’écho d’un tragique insensé.






Maquettes pour la création à l'opéra de Bordeaux en janvier 2012:




Choeur Homme. Dessin au crayon, stylo à bille et aquarelle sur papier de 42 x 29,8 cms. 2011




Enfant en sang / enfant couronné. Dessin au crayon, stylo à bille et aquarelle sur papier de 42 x 29,8 cms. 2011


Lady Macbeth , dessin au crayon, stylo à bille et aquarelle sur papier de 42 x 29,8 cms. 2011



Macduff. Malcom: L'armée de Macduff. Dessin au crayon , stylo à bille et aquarelle sur papier de 42 x 29,8 cms. 2011



Les sorcières. Dessin au crayon, stylo à bille et aquarelle sur papier de 42 x 29,8 cms. 2011




Costumes des sorcières produits par les ateliers de l'opéra de Bordeaux



Costumes de poupées pour le ballet








Quelques photos de la première à Bordeaux en janvier 2012:








Quelques photos de la première à Nancy le 1-02-13








DANIEL CENDRON ET DANIEL OGIER



Daniel Cendron, Asseya Merabet et Daniel Ogier











sábado, 26 de enero de 2013

COSTUMER LE POUVOIR opéra et cinéma


EXPOSITION AU CENTRE NATIONAL DU COSTUME DE SCÈNE  DE MOULINS DU 26 JANVIER AU 20 MAI 2013:

DANIEL OGIER PARTICIPE  À CETTE EXPOSITION AVEC LES COSTUMES  DE 3 OPÉRAS.


Affiche: costume de Judith d'après Daniel Ogier pour le château de Barbe Bleue




LE VENDREDI 25 JANVIER PRÉSENTATION DE L'EXPOSITION À LA PRESSE










Daniel Ogier avec Thierry Le Roy ( Président du CNCS)






LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE:
Opéra en un acte de Béla Bartok. Livret de Béla Balazs.
Bordeaux, Palais des Sports, 1993. Mise en scène de Maté Rabinovsky. Décors et costumes de Daniel Ogier. Lumières d’Alain Poisson. Direction musicale d’Alain Lombard. Orchestre National Bordeaux Aquitaine.
Barbe-Bleue, le mal, est vêtu des flammes de l’enfer, Judith, le bien, porte les couleurs de nombreux costumes de la Vierge dans la peinture : le bleu et le rouge, sa coiffure et sa grande collerette évoquent l’architecture des cathédrales, lieux consacrés. 


Barbe-Bleue, costume porté par Mihaly Kalmandi.
Pantalon bouffant en velours noir et rouge. Base en tissu noir avec manches longues en velours noir et rouge, orné de flammes découpées en cuir bordeaux. Tunique noire lamée argent à motif formant de grandes écailles arrondies façon cotte de maille, ornée de flammes découpées en cuir bordeaux. Deux têtes d’animal fantastique, rappelant les grotesques de Berain, faites en cuir vaporisé or rouge et vert, à fixer sur les épaules. Les mêmes en genouillères sur de hautes bottes en caoutchouc noir. Grande cape en taffetas changeant gris, bleu, vert.

 Judith, costume porté par Katalin Szendrényi.
Robe longue à manches longues raglan en soie bleu marine. Grand manteau à traîne en mousseline de soie changeante dans un camaïeu de prune, bordeaux et bleu. Très grande collerette en plastique peint or et argent orné de pierres de couleur roses, rouges et argent, faite d’éléments rappelant l’architecture gothique.  Coiffure couronne en latex peint or orné de pierres roses et bleues, faite d’éléments rappelant l’architecture gothique. Petite croix sur le front.
 



A kerzakallu herleg vara.....
Déjà dans le titre hongrois aux sonorités d’une barbare douceur nous sommes embarqués à milles lieus de Monsieur Charles Perrault..
Si le conte est inquietant l’oeuvre de Bela Bartok déploie en moins d’une heure ses impressionnantes méandres pour nous attirer dans un piège fatal.
Piège tendu par un personnage à l’autre, lui même piègé, le plus fort ou le plus faible attirant l’autre dans ses filets; pour le décorateur qui doit inventer la peau de ces deux monstres, c’est un choix de tous les dangers, dans une première analyse c’est une lutte du mal contre le bien qui s’impose , l’ombre pour Barbe Bleue et la lumière pour Judith; ensuite après ce choix un peu  primaire mais évident le travail de recherche va s’approfondir par les matériaux; à l’ombre on donnera le cuir pour un message de virilité et de sexualité, à la lumière des voiles et quelques éclats de bijoux féminins.








Mais on en reste toujours à des options simples et le travail de chirurgien du décorateur ne se satisfait pas de découpes, il faut aller au scalpel chercher à l’intérieur des corps complexes qu’exprime la musique  pour en sortir le costume. Aux deux couches précédentes de lumière et de matière la recherche nous conduit vers le corps torturé et le corps en paix. En effet il m’est apparu nécessaire de pousser encore ces deux costumes avec plus d’intransigeance vers leur pureté; assez vite la figure monstrueuse s’est imposée pour Barbe Bleue avec la multiplicité des visages, les bras crachés de gueules aux épaules ou les jambes surgissant de ces mêmes gueules aux genoux, monstres quadricéphales peuplant les enfers de Memling et les mascarades de Carnaval. Les flammes de cuir accompagnent ces vomissements somptueux mais la ligne générale reste celle d’un guerrier encuirassé, d’un samouraï.
Au centre de ce travail de cuir trés bien réalisé par Michel Falzone l’idée m’est venue de bousculer l’étagement ordonné des grosses écailles inspirées des armures polonaises et de créer un tourbillon, un trou noir, un vide au centre de son ventre de monstre. Je garde toujours comme arme fatale la beauté, la perfection ou la force de l’impression font passer les messages les plus inquiétants. L’objet fini me semble être une peau acceptable pour Barbe Bleue parmi d’autres possible mais celle ci est celle que  je lui ai vendu ( avec son trou dans le ventre) .

                                                                                                                           Daniel Ogier



Comme  j’avais  poussé dans ses retranchements le personnage masculin vers la violence est la monstruosité j’appliquai le même cheminement à Judith et depuis les options de clareté et de legéreté je compliquais le personnage en l’enfermant dans ces deux concepts; elle devenait une masse, une idole de lumière prise au piège par le costume, par elle même, la tête et le cou ensérrés dans une résille néogothique qui rapidement la raprochait de ces vierges andalouses sur les pasos de la Semaine Sante; autant lui restait souple comme un fauve autant elle était dans le lent apparrat des martyres.
En fait, la confrontation entre les deux personnages était tellement forte de par cette difference dans tous les choix de formes, matières, couleurs, qu’elle mettait en évidence leur attirence mutuelle dans un décor vide, un grand lavis sombre à la Victor Hugo évoquant par ses taches noires quelques châteaux néo romantique; sans arrêt s’éloigant et se reprochant, ils étaient des êtres de fascinations, le monstre torturé était attiré par la femme de toutes les douleurs sans communication possible hors leur propre destruction dans la solitude.
Le décorateur essaie de faire parler quelques morceaux de cuir et de tissus, quelques couleurs, quête longue et souvent douloureuse , parfois réussie.





                                                    Maquettes de Barbe Bleu et Judith (1993)






 BORIS GODOUNOV
Opéra de Modeste Moussorgski. Drame musical populaire en 1 prologue et 4 actes.  Livret du compositeur d’après Pouchkine et Karamzine.
Bordeaux, Palais des Sports, 12.III.1993. Reprise à Montpellier, au  Quorum, en  1996. Mise en scène de Jean-Louis Martinoty. Décors d’Hans Schavernoch. Costumes de Daniel Ogier. Direction musicale d’Alain Lombard, de Vakhtang Matchavariani. Chœur de la Philarmonie Slovaque de Bratislava. Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Coproduction Grand - Théâtre de Bordeaux et Opéra de Montpellier. Costumes réalisés par les Ateliers du Grand - Théâtre de Bordeaux.

Réalisée en tissus peints, rehaussés de marqueterie de fourrure et de pierres, de perles collées, cette production est somptueuse.  Daniel Ogier a voulu lui donner un double aspect, aspect « sauvage », pour les costumes des tous les tableaux, sauf pour celui du couronnement, pour lequel il dit avoir évoqué le « trop » d’une cour à la dérive. Cet aspect trop doré, trop clinquant, était renforcé par le décor en miroirs qui se resserrait sur Boris, comme un piège, au fur et à mesure du déroulement de l’œuvre.
Ces costumes sont tous taillés suivant des formes simples, trapézoïdales, de robes-manteaux, dans le même tissu synthétique, lamé or vif ou lamé vieil or, posé sur une doublure de mousse plus ou moins épaisse, repeint de motifs dans des tons d’or rouge ou d’or brun. Ils sont ornés en abondance de perles de deux tailles dessinant des motifs géométriques, de pierres de couleurs diverses, de forme cabochon ou cœur, et de bordures de fourrure synthétique marron foncé. Dans les ateliers, la seule opération de coller les perles sur les costumes occupa cinq personnes pendant trois mois. Les costumes les plus remarquables sont celui du métropolite, avec application d’icônes photographiées et imprimées sur tissu, ou encore celui du boyard Chouisky, le plus riche, avec un double motif perlé évoquant l’aigle à deux têtes. Le costume de Féodor, le tsarévitch, présente un motif perlé en torsade verticale, inspiré du costume porté par Nicolas II lors du fameux bal de 1903 à Saint-Pétersbourg.
En contraste avec les costumes des Russes, ceux des Polonais (qui ne sont pas présentés ici) étaient d’inspiration historique européenne.






Interview de Daniel Ogier par les journalistes sur les costumes de Boris et Don Carlos


TABLEAU DU COURONNEMENT DU TSAR
Le Prince Chouiski, costume porté par Stuart Kale.
Robe  manteau longue à manches trois quart en tissu or, bordée de fourrure, ornée dans le dos, sur le devant et les manches de deux grands motifs formés par de grosses perles et des cabochons de plastique coloré rouge et topaze. Chapeau en tissu or, bordé de fourrure et orné de perles et de pierres de couleur.
Andrei Tchelkalov, costume porté par Edouard Tumagian.
Robe  manteau longue à manches trois quart en tissu or, bordée de fourrure, ornée dans le dos, sur le devant et les manches de grands motifs formés par de grosses perles et des cabochons de plastique coloré rouge et topaze. Chapeau en tissu or, bordé de fourrure et orné de perles et de pierres de couleur.
Feodor, fils de Boris, costume porté par Nathalie Stutzmann.
Robe manteau longue en tissu or, ornée de motifs géométriques formés par de grosses perles et des cabochons de plastique coloré rouge et vert. Collerette de même. Chapeau en tissu or, bordé de fourrure et orné de perles et de pierres de couleur.
 Xenia, fille de Boris, costume porté par Tania Christova.
Robe longue en tissu or, à petit col châle, à doubles manches amovibles, bordée de fourrure noire devant, dans le bas et aux manches. Grand motif stylisé rappelant l’aigle à deux têtes sur la poitrine et décor géométrique en trois rangées au bas de la robe en perles et cabochons rouges et verts. Couronne type kokochka en dentelle or ornée de perles et de cabochons de couleur.







 Femme de Boris. Costume porté par une figurante.
Même costume et coiffure que ceux de Xenia avec de légères variantes dans le décor.
Une suivante. Costume porté par une figurante.
Robe longue à deux pans en tissu or avec repeints d’arabesques, ornée de perles et de cabochons rouges, bleus et blancs. Fermeture devant en croquet. Manches courtes bordées de fourrure marron foncé.
Une nourrice. Costume porté par une figurante.
Même costume que celui de la suivante avec de légères variantes dans le décor.



Le patriarche. Costume porté par un figurant. 
Robe longue à manches longues en tissu or, frangée or dans le bas,  ornée en bas de la jupe de deux bordures faites de grosses perles et de pierres de couleur roses et blanches. Dalmatique à traîne en tissu or, ornée d’applications d’icônes photographiées et imprimées sur tissu, de perles et de pierres de couleur. Tiare en tissu or, ornée de perles et de pierres de couleur.



Costume de Feodor



Donné sur la scène aménagée dans le Palais des Sports de Bordeaux coupé en deux pour l’occasion, cette production de Boris, comme celle de Don Carlo dans le même lieu était caractérisée par une opposition totale entre l’esthétique des costumes et celle du décor.
Deux immenses miroirs à la structure en poutrelle d’aluminium trés visibles étaient orientables suivant les scènes et tournaient, avançaient, s’inclinaient pour renvoyer en fragments éclatés, les tableaux de l’opéra de Moussorgsky.
Tout était donc dans le miroir et dans le choix de ce qu’il allait refléter. Au cours de longues discutions avec le metteur en scène, Jean Louis Martinoty j’arrivais à le convaincre d’abandonner toute option contemporaine si convenuue depuis trente ans, depuis le Ring de Chéreau, et cette convention avec le goût allemand qui passe tout par un “modernisme”, par horreur de l’histoire, la trilogie Marx-Freud-Hitler leur servant souvent de caution.
La musique et le cinéma russe sont indisociables, cette alliance unique dans l’histoire de l’art n’a produit que des chefs d’oeuvre durant presque un siècle; qui penserait à Alexandre Nevski sans en entendre à la seconde la musique extraordinaire. Je puisais donc naturellement dans cet héritage cinématographique russe et plus encore dans les photographies de scène d’opéra, de cerémonies à la cour de Nicolas II, de scènes religieuses. Dans mes souvenirs aussi, en effet j’avais pu avoir lors d’un voyage en solitaire au Mont-Athos un concentré de l’art orthodoxe russe dans la vingtaine de monastères.forteresses qui occupent la presqu’île vouée au culte de la Vierge et dont toutes les fondations, à l’époque en ruines au presque, avaient été façonnées par la Russie principalemet dans un délire d’or er de bulbes colorés.




Les costumes des roles allaient faire l’objet d’un travail complexe en superposant les couches de tissus et de differents matériaux afin de recréer par des moyens actuels la richesse barbare de la Russie à la fin du XVI siècle à l’époque ou ses choix esthétiques continuent à coller à la tradition byzantine et ignorent le style international qui fleurira en Italie puis en Espagne, ces choix sont bien entendu éminemment politique.
Les tissus de base seront tout d’abord repeints par section de dix mètres avec des motifs à l’or traditionnels russes et on y coupera les robes de dessous, les chemises et pantalons.
Sur cette première couche viennent des élements plus légers de velours imprimés comme des corsets, des boléros, des gilets. Ensuite la troisième couche des manteaux pour les hommes ou les femmes fait l’objet à la fois d’un travail de peinture, de galons, des bijoux et aussi d’incrustation de fourrure découpée en arabesques et feuillages.
Le résultat d’une grande richesse transforme les protagonistes en animaux étranges à la fois ours, blaireau et sanglier qui s’affrontent par luxe interposé. Cette esthétique sera confrontée à une mode “occidentale” trés dessinée pour l’acte polonais et à un misérabilisme total pour le peuple vétu de loques informes.
Cette volonté de transformer les protagonistes russes en un bloc de pouvoir mégalithique et presque handicapé dans ses mouvements allait être dévéloppée encore dans la scène du couronnement. Au lieu de garder la souplesse des tissus je décidais de contrecoller sur un couche de 5 mm de mousse les tissus or de base; le tissu réagissant d’une façon differente que la mousse, des crevasses légères se forment comme des craquelures à la surface d’un tableau ancien.
La lumière accrochent ces effets et transforme en bloc d’or les personnages, le contrecollage de mousse permettant également de fixer à chaud les milliers de pierres, de perles et d’icones reproduites sur tissu; lorsque les deux miroirs s’ouvrent en figurant les portes de la cathédrale de l’Assomption , l’entrée de ces idoles qui semblaient glisser sur le sol comme un gigantesque “paso” andalou était d’une violence impressionante accentué par l’aspect informe des matières misérables du choeur du peuple.
Dans ce tableau il était imprtant de donner le sentiment d’un système en marche en dehors de toute trace d’humanité en s’appuyant sur un effet esthétique monumental; c’est la recette appliquée par toutes les dictateurs du monde dans ces manifestations, hors d’échelle humaine, lorsque le pouvoir emploi à ses fins les décorateurs.  

                                                           
                                                                                                              Daniel Ogier



                        Maquette de Boris ( 1992)

Boris, costume porté par Paata Burchuladze.
Robe en tissu noir broché de motifs or, rouges et verts, manches en lamé à relief noir à reflets verts et rouges, poignets en velours rouge peint or bordés de fourrure. Taillole dans le même lamé. Veste sans manches à deux pans devant, en velours rouge peint or, bordé de fourrure noire. Long manteau à traîne, en velours rouge peint de motifs or sur le devant et au dos, en velours rouge cloqué pour la traîne et les épaulières, bordé de fausse fourrure noire. Ouvertures sur les côtés maintenues par des croisillons de velours rouge.

           Maquette de Chouiski (1992)

Le Prince Vassili Chouiski, costume porté par Stuart Kale.
Jupe longue en taffetas bordeaux. Sous pull à col cheminée en lycra bordeaux. Manteau long à doubles manches en velours rouge peint de motifs or, le col et la fermeture devant soulignés d’un galon or. Large ceinture en velours rouge peint or et violet uni. Manteau à traîne à larges manches ouvertes, en tissu cloqué rouge et mauve à motifs peints or et bordé de fourrure noire. Toque de velours rouge et de satin or, ornée d’un motif peint or sur le devant et d’une bande de fourrure noire sur les côtés et à l’arrière.





DON CARLO
 Drame lyrique en 4 actes de Giuseppe Verdi. Livret de Joseph Méry et Camille Du Locle d’après Schiller.
Bordeaux, Palais des Sports, 25 octobre 1991. Mise en scène, décors et costumes de Daniel Ogier. Direction musicale d’Alain Lombard. Chœur du Grand-Théâtre de Bordeaux. Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Costumes réalisés par les Ateliers du Grand - Théâtre de Bordeaux.
La production s’inspire des tableaux de l’époque, notamment de La reddition des lances de Breda pour la mise en scène, des portraits signés par Claudio Coello (Madrid, 1642 – Madrid, 1693), qui fut le peintre du roi, pour Elisabeth de Valois, Don Carlos et Philippe II, ou encore par le portrait de L’homme aux yeux gris par Titien. Le personnage du nain ne figure pas dans la partition, il a été rajouté par le metteur en scène. Les nains de cour sont fréquents à l’époque à la cour d’Espagne, comme en témoignent les nombreux portraits que Velasquez leur consacre.  


Le nain 
Pourpoint Renaissance à manches longues, avec pièce d’estomac renforcée en velours changeant bleu roi et rouge bordeaux, ornée de bijoux or avec pierres bleues et de strass. Le reste du pourpoint est en panne de velours violet vif, orné de chaînettes et de grosses boules or, de perles bordeaux et or. Epaules et bas faits en bourrelet galonné or. Sur les coutures, galon noir, or et rouge. Manches et trousse en taffetas synthétique violet gris travaillé plissé à chaud, orné de perles or rouge. Toque  en panne de velours violet vif, ornée sur le côté d’un plumet rouge.

La princesse Eboli, costume porté par Giovanna Casola.
Robe Renaissance à petite traîne en satin blanc broché d’un motif floral blanc et or, carrelée or, ornée de galons or et rouge. Doubles manches doublées de noir, rebrodées de perles et de bijoux or. Fraise au col et aux poignets. Grand jupon à cerclette.

La princesse Eboli, costume porté par Giovanna Casola.
Robe Renaissance en velours noir et satin imprimé floqué velours d’un motif floral noir pailleté or. Sur les coutures, galon noir, or et rose. Doubles manches amovibles en gaze moirée parme et argent, ornées de galon or et d’aiguillettes. Manches de dessus ouvertes en synthétique gris violet, orné de perles or, noires et violettes. Grand jupon à cerclette.
Grande cape en velours noir brodée d’un motif floral or, rose fuschia et violet, doublée de gaze moirée parme et argent. Cordelière avec gros pompons en passementerie noire, motif dans le haut du dos en galon noir et or avec trois gros pompons en passementerie noire. Col en velours crénelé noir et or changeant.
Toque en velours noir, bordée d’un galon or, ornée sur le devant d’une plume d’autruche blanche, attachée avec un gros bijou en brillants.







La possibilité de faire la mise en scène, les décors et les costumes, pratique autrefois courante chez les grands décorateurs italiens comme Pizzi, Visconti, Frigerio, a l’avantage de donner une cohérance totale à la production. C’était le cas pour DON CARLO, dont j’étais aussi le metteurs en scène: mon parti n’était pas de reconstituer les differents décors mais d’en faire la synthèse en une seule vision; le bureau du roi, les jardins, la place, le cloître seront évoqués par des décors s’ouvrant et se fermant dans trois grandes tours octogonales sur coussin d’air. Le ballet de ces éléments se déroule dans un cube d’acier, murs et plafonds, semblables a une énorme prison, image de l’Espagne menée par l’alliance de fer entre l’état et l’église avec le bras armé de l’Inquisition.
Le sentiment d’oppression naît de cette geole aux éclairages trés directionnels, une sorte de cellule monacale contemporaine, un mitard géant. Il faut donc imaginer le contraste des costumes historiques extrémement soignés pour cette énorme production, les détails de coupe et de décoration, de bijouterie et d’accessoires qui dans ce désert d’acier focalisent toute l’attention. Dans ce théâtre du vide le presque trop plein de citations stylistiques provoque la fascination et ce sont des marionnettes pitoyables de luxe qui nous touchent. L’arnachement exésif devient une torture, trés peu de chair, tout est dans le masque encadré de préciosité. 





La force de la musique, la violence des sentiments, la génie de Verdi rendent criant de vérité ces personnages epinglés comme une collection sur fond d’acier. Le costume peut devenir un piège qui ne laisse que par la voie s’évacuer les sentiments et parfois la souplesse et la légereté vont à contrario d’une oeuvre: le carcan est un instrument de travail à exploiter jusqu’au bout de son sens. Cependant à la fin de l’ouvrage c’est une immmense voile noire qui tombait lentement des cintres sur le sol d’acier jonché de poupées de cire et de pierres précieuses.

                                                                                                           Daniel Ogier






                                                           Maquettes pour Don Carlo (1991)





Philippe II en armure, costume porté par Paata Burchuladze.
Pourpoint noir à manches longues. Petit col et manches en velours changeant noir et lamé or, manches bouillonnées. Trousse en velours changeant vert très foncé et noir avec bandes de galons or. Armure en cuir doré avec décor de latex patiné noir, vert foncé et or : plastron, basque, col avec fraise en tissu blanc plissé attenant, épaule gauche, épaule et bras droit.
Très grande cape à traîne, portée sur une épaule,  en lamé vert et or broché or de motifs végétaux, doublée de satin vert et bordée de fourrure synthétique vert canard, ornée dans le dos d’un grand motif en latex teint en noir représentant l’aigle impériale.


 


Rodrigo, marquis de Posa, costume porté par Giorgio Zancanaro.
Costume Renaissance. Pourpoint long en velours marron à crevés blancs, terminé sur les hanches par des languettes, orné de bijoux or avec pierres violettes et bordeaux. Col fraise en lingerie blanche et poignets de même. Manches longues et trousse en velours synthétique bouillonné, imprimé vert et marron avec spirales noires. Mantelet porté sur une seule épaule en velours violet orné des mêmes bijoux et de gros motifs brodés or, bordé de fausse fourrure noire.  Béret en velours marron orné d’une plume d’autruche verte.



                  Toutes les notices des costumes d'opéra ont été rédigées par Martine Kahane
      Scénographie, graphisme, et documents audiovisuels: Alain Batifoulier et Simon de Tovar


                                                               REVUE DE PRESSE:



Daniel Ogier repond aux questions de la journaliste du Figaro



                                           Daniel Ogier interviewé pour des émissions  radio



Boutique du CNCS



VISITE DES RESERVES PAR LA DIRECTRICE DU CNCS DELPHINE PINASA





Salle de préparation des mannequins qui sont adaptés aux formes et tailles des costumes



Dans le musée sur 3 étages on conserve les 10.000 costumes d'opéras, théâtre et ballet, dont certains historiques comme Marie Callas ( Norma 1964), Jean Marais ( Britannicus 1952), où les costumes des jeux olympiques d'Albertville crées par Découflé en 1992.



Dans les Compactus, armoires spéciales de rangement, les costumes sont conservés à 18º C et 50 % d'humidité




                                 INAUGURATION DE L'EXPOSITION  




Daniel Ogier avec Pierre ( representant la maison Walder de Lyon)



Gérard Audier ( Décorateur et chef d'atelier de l'opéra de Toulouse) et Daniel Ogier



Pierre Provoyeur ( Conservateur des Musées Nationaux) Delphine Pinasa ( directrice du CNCS) et Daniel Ogier



Jean-Marie Villégier ( Metteur en scène ) et Martine Kahane ( Conservateur général des bibliothèques)



                                                Martine Kahane, Alphonse et Daniel Ogier




Michel Ronvaux ( responsable de services  et décorateur à l'opéra de Paris )et Daniel Ogier



Martine Kahane et Jérôme Deschamps ( directeur de l'Opéra Comique) à droite



Extrais de presse:











Le catalogue de l'exposition " Costumer le pouvoir, opéra et cinéma" sous la direction de Noëlle Giret et Martine Kahane avec 192 pages trés richement illustré ( format 24 x 29,7 cms) est en vente au prix de 29 € TTC à la librairie-boutique du CNCS 
( Quartier Villars) route de Montilly 03000 Moulins 
Tél: 04 70 20 76 20.
www.cncs.fr