EXPOSITION AU CENTRE NATIONAL DU COSTUME DE SCÈNE DE MOULINS DU 26 JANVIER AU 20 MAI 2013:
DANIEL OGIER PARTICIPE À CETTE EXPOSITION AVEC LES COSTUMES DE 3 OPÉRAS.
Affiche: costume de Judith d'après Daniel Ogier pour le château de Barbe Bleue
LE VENDREDI 25 JANVIER PRÉSENTATION DE L'EXPOSITION À LA PRESSE
Daniel Ogier avec Thierry Le Roy ( Président du CNCS)
LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE:
Opéra
en un acte de Béla Bartok. Livret de Béla Balazs.
Bordeaux,
Palais des Sports, 1993. Mise en scène de Maté Rabinovsky. Décors et costumes
de Daniel Ogier. Lumières d’Alain Poisson. Direction musicale d’Alain Lombard.
Orchestre National Bordeaux Aquitaine.
Barbe-Bleue, le mal, est vêtu des flammes de
l’enfer, Judith, le bien, porte les couleurs de nombreux costumes
de la Vierge dans la peinture : le bleu et le rouge, sa coiffure et sa
grande collerette évoquent l’architecture des cathédrales, lieux
consacrés.
Barbe-Bleue,
costume porté par Mihaly Kalmandi.
Pantalon bouffant en velours noir et rouge.
Base en tissu noir avec manches longues en velours noir et rouge, orné de
flammes découpées en cuir bordeaux. Tunique noire lamée argent à motif formant
de grandes écailles arrondies façon cotte de maille, ornée de flammes découpées
en cuir bordeaux. Deux têtes d’animal fantastique, rappelant les grotesques de
Berain, faites en cuir vaporisé or rouge et vert, à fixer sur les épaules. Les
mêmes en genouillères sur de hautes bottes en caoutchouc noir. Grande cape en
taffetas changeant gris, bleu, vert.
Robe longue à manches longues raglan en soie
bleu marine. Grand manteau à traîne en mousseline de soie changeante dans un
camaïeu de prune, bordeaux et bleu. Très grande collerette en plastique peint
or et argent orné de pierres de couleur roses, rouges et argent, faite
d’éléments rappelant l’architecture gothique.
Coiffure couronne en latex peint or orné de pierres roses et bleues,
faite d’éléments rappelant l’architecture gothique. Petite croix sur le front.
A kerzakallu herleg vara.....
Déjà dans le titre hongrois aux sonorités d’une barbare
douceur nous sommes embarqués à milles lieus de Monsieur Charles Perrault..
Si le conte est inquietant l’oeuvre de Bela Bartok déploie
en moins d’une heure ses impressionnantes méandres pour nous attirer dans un
piège fatal.
Piège tendu par un personnage à l’autre, lui même piègé, le
plus fort ou le plus faible attirant l’autre dans ses filets; pour le
décorateur qui doit inventer la peau de ces deux monstres, c’est un choix de
tous les dangers, dans une première analyse c’est une lutte du mal contre le
bien qui s’impose , l’ombre pour Barbe Bleue et la lumière pour Judith; ensuite
après ce choix un peu primaire mais
évident le travail de recherche va s’approfondir par les matériaux; à l’ombre
on donnera le cuir pour un message de virilité et de sexualité, à la lumière
des voiles et quelques éclats de bijoux féminins.
Mais on en reste toujours à des options simples et le travail de chirurgien du décorateur ne se satisfait pas de découpes, il faut aller au scalpel chercher à l’intérieur des corps complexes qu’exprime la musique pour en sortir le costume. Aux deux couches précédentes de lumière et de matière la recherche nous conduit vers le corps torturé et le corps en paix. En effet il m’est apparu nécessaire de pousser encore ces deux costumes avec plus d’intransigeance vers leur pureté; assez vite la figure monstrueuse s’est imposée pour Barbe Bleue avec la multiplicité des visages, les bras crachés de gueules aux épaules ou les jambes surgissant de ces mêmes gueules aux genoux, monstres quadricéphales peuplant les enfers de Memling et les mascarades de Carnaval. Les flammes de cuir accompagnent ces vomissements somptueux mais la ligne générale reste celle d’un guerrier encuirassé, d’un samouraï.
Au centre de ce travail de cuir trés bien réalisé par Michel
Falzone l’idée m’est venue de bousculer l’étagement ordonné des grosses
écailles inspirées des armures polonaises et de créer un tourbillon, un trou
noir, un vide au centre de son ventre de monstre. Je garde toujours comme arme fatale la beauté,
la perfection ou la force de l’impression font passer les messages les plus
inquiétants. L’objet fini me semble être une peau acceptable pour Barbe
Bleue parmi d’autres possible mais celle ci est celle que je lui ai vendu ( avec son trou dans le ventre)
.
Daniel Ogier
Comme j’avais poussé dans ses retranchements le personnage
masculin vers la violence est la monstruosité j’appliquai le même cheminement à
Judith et depuis les options de clareté et de legéreté je compliquais le
personnage en l’enfermant dans ces deux concepts; elle devenait une masse, une
idole de lumière prise au piège par le costume, par elle même, la tête et le
cou ensérrés dans une résille néogothique qui rapidement la raprochait de ces
vierges andalouses sur les pasos de la Semaine
Sante ; autant lui restait souple comme un fauve autant elle
était dans le lent apparrat des martyres.
En fait, la confrontation entre les deux personnages était
tellement forte de par cette difference dans tous les choix de formes,
matières, couleurs, qu’elle mettait en évidence leur attirence mutuelle dans un
décor vide, un grand lavis sombre à la Victor
Hugo évoquant par ses taches noires quelques châteaux néo
romantique; sans arrêt s’éloigant et se reprochant, ils étaient des êtres de
fascinations, le monstre torturé était attiré par la femme de toutes les
douleurs sans communication possible hors leur propre destruction dans la
solitude.
Le décorateur essaie de faire parler quelques morceaux de
cuir et de tissus, quelques couleurs, quête longue et souvent douloureuse ,
parfois réussie.
Maquettes de Barbe Bleu et Judith (1993)
BORIS GODOUNOV
Opéra
de Modeste Moussorgski. Drame musical populaire en 1 prologue et 4 actes. Livret du compositeur d’après Pouchkine et
Karamzine.
Bordeaux,
Palais des Sports, 12.III.1993. Reprise à Montpellier, au Quorum, en
1996. Mise en scène de Jean-Louis Martinoty. Décors d’Hans Schavernoch.
Costumes de Daniel Ogier. Direction musicale d’Alain Lombard, de Vakhtang
Matchavariani. Chœur de la Philarmonie Slovaque de Bratislava. Orchestre
National Bordeaux Aquitaine. Coproduction Grand - Théâtre de Bordeaux et Opéra
de Montpellier. Costumes réalisés par les Ateliers du Grand - Théâtre de
Bordeaux.
Réalisée en tissus peints, rehaussés de
marqueterie de fourrure et de pierres, de perles collées, cette production est
somptueuse. Daniel Ogier a voulu lui
donner un double aspect, aspect « sauvage », pour les costumes des
tous les tableaux, sauf pour celui du couronnement, pour lequel il dit avoir
évoqué le « trop » d’une cour à la dérive. Cet aspect trop doré, trop
clinquant, était renforcé par le décor en miroirs qui se resserrait sur Boris,
comme un piège, au fur et à mesure du déroulement de l’œuvre.
Ces costumes sont tous taillés suivant des
formes simples, trapézoïdales, de robes-manteaux, dans le même tissu
synthétique, lamé or vif ou lamé vieil or, posé sur une doublure de mousse plus
ou moins épaisse, repeint de motifs dans des tons d’or rouge ou d’or brun. Ils
sont ornés en abondance de perles de deux tailles dessinant des motifs
géométriques, de pierres de couleurs diverses, de forme cabochon ou cœur, et de
bordures de fourrure synthétique marron foncé. Dans les ateliers, la seule
opération de coller les perles sur les costumes occupa cinq personnes pendant
trois mois. Les costumes les plus remarquables sont celui du métropolite, avec
application d’icônes photographiées et imprimées sur tissu, ou encore celui du
boyard Chouisky, le plus riche, avec un double motif perlé évoquant l’aigle à
deux têtes. Le costume de Féodor, le tsarévitch, présente un motif perlé en
torsade verticale, inspiré du costume porté par Nicolas II lors du fameux bal
de 1903 à Saint-Pétersbourg.
En contraste avec les costumes des Russes,
ceux des Polonais (qui ne sont pas présentés ici) étaient d’inspiration
historique européenne.
Interview de Daniel Ogier par les journalistes sur les costumes de Boris et Don Carlos
TABLEAU
DU COURONNEMENT DU TSAR
Le
Prince Chouiski, costume porté par Stuart Kale.
Robe
manteau longue à manches trois quart en tissu or, bordée de fourrure,
ornée dans le dos, sur le devant et les manches de deux grands motifs formés
par de grosses perles et des cabochons de plastique coloré rouge et topaze.
Chapeau en tissu or, bordé de fourrure et orné de perles et de pierres de
couleur.
Andrei
Tchelkalov, costume porté par Edouard Tumagian.
Robe
manteau longue à manches trois quart en tissu or, bordée de fourrure,
ornée dans le dos, sur le devant et les manches de grands motifs formés par de
grosses perles et des cabochons de plastique coloré rouge et topaze. Chapeau en
tissu or, bordé de fourrure et orné de perles et de pierres de couleur.
Feodor,
fils de Boris, costume porté par Nathalie Stutzmann.
Robe manteau longue en tissu or, ornée de
motifs géométriques formés par de grosses perles et des cabochons de plastique
coloré rouge et vert. Collerette de même. Chapeau en tissu or, bordé de
fourrure et orné de perles et de pierres de couleur.
Xenia, fille de Boris, costume porté par
Tania Christova.
Robe longue en tissu or, à petit col châle, à
doubles manches amovibles, bordée de fourrure noire devant, dans le bas et aux
manches. Grand motif stylisé rappelant l’aigle à deux têtes sur la poitrine et
décor géométrique en trois rangées au bas de la robe en perles et cabochons
rouges et verts. Couronne type kokochka en dentelle or ornée de perles et de
cabochons de couleur.
Femme de Boris. Costume porté par une figurante.
Même costume et coiffure que ceux de Xenia
avec de légères variantes dans le décor.
Une
suivante. Costume porté par une figurante.
Robe longue à deux pans en tissu or avec
repeints d’arabesques, ornée de perles et de cabochons rouges, bleus et blancs.
Fermeture devant en croquet. Manches courtes bordées de fourrure marron foncé.
Une nourrice.
Costume porté par une figurante.
Même costume que celui de la suivante avec de
légères variantes dans le décor.
Le
patriarche. Costume porté par un figurant.
Robe longue à manches longues en tissu or,
frangée or dans le bas, ornée en bas de la jupe de deux bordures faites
de grosses perles et de pierres de couleur roses et blanches. Dalmatique à
traîne en tissu or, ornée d’applications d’icônes photographiées et imprimées
sur tissu, de perles et de pierres de couleur. Tiare en tissu or, ornée de
perles et de pierres de couleur.
Costume de Feodor
Donné sur la scène aménagée dans le Palais des Sports de
Bordeaux coupé en deux pour l’occasion, cette production de Boris, comme celle
de Don Carlo dans le même lieu était caractérisée par une opposition totale
entre l’esthétique des costumes et celle du décor.
Deux immenses miroirs à la structure en poutrelle
d’aluminium trés visibles étaient orientables suivant les scènes et tournaient,
avançaient, s’inclinaient pour renvoyer en fragments éclatés, les tableaux de
l’opéra de Moussorgsky.
Tout était
donc dans le miroir et dans le choix de ce qu’il allait refléter. Au cours de
longues discutions avec le metteur en scène, Jean Louis Martinoty j’arrivais à
le convaincre d’abandonner toute option contemporaine si convenuue depuis
trente ans, depuis le Ring de Chéreau, et cette convention avec le goût
allemand qui passe tout par un “modernisme”, par horreur de l’histoire, la
trilogie Marx-Freud-Hitler leur servant souvent de caution.
La musique et le cinéma russe sont indisociables, cette
alliance unique dans l’histoire de l’art n’a produit que des chefs d’oeuvre
durant presque un siècle; qui penserait à Alexandre Nevski sans en entendre à
la seconde la musique extraordinaire. Je puisais donc naturellement dans cet
héritage cinématographique russe et plus encore dans les photographies de scène
d’opéra, de cerémonies à la cour de Nicolas II, de scènes religieuses. Dans mes
souvenirs aussi, en effet j’avais pu avoir lors d’un voyage en solitaire au
Mont-Athos un concentré de l’art orthodoxe russe dans la vingtaine de
monastères.forteresses qui occupent la presqu’île vouée au culte de la Vierge et dont toutes les
fondations, à l’époque en ruines au presque, avaient été façonnées par la Russie principalemet dans
un délire d’or er de bulbes colorés.
Les costumes des roles allaient faire l’objet d’un travail
complexe en superposant les couches de tissus et de differents matériaux afin
de recréer par des moyens actuels la richesse barbare de la Russie à la fin du XVI
siècle à l’époque ou ses choix esthétiques continuent à coller à la tradition byzantine
et ignorent le style international qui fleurira en Italie puis en Espagne, ces
choix sont bien entendu éminemment politique.
Les tissus de base seront tout d’abord repeints par section
de dix mètres avec des motifs à l’or traditionnels russes et on y coupera les
robes de dessous, les chemises et pantalons.
Sur cette
première couche viennent des élements plus légers de velours imprimés comme des
corsets, des boléros, des gilets. Ensuite la troisième couche des manteaux pour
les hommes ou les femmes fait l’objet à la fois d’un travail de peinture, de
galons, des bijoux et aussi d’incrustation de fourrure découpée en arabesques
et feuillages.
Le résultat d’une grande richesse transforme les
protagonistes en animaux étranges à la fois ours, blaireau et sanglier qui
s’affrontent par luxe interposé. Cette esthétique sera confrontée à une mode
“occidentale” trés dessinée pour l’acte polonais et à un misérabilisme total
pour le peuple vétu de loques informes.
Cette volonté de transformer les protagonistes russes en un
bloc de pouvoir mégalithique et presque handicapé dans ses mouvements allait
être dévéloppée encore dans la scène du couronnement. Au lieu de garder la
souplesse des tissus je décidais de contrecoller sur un couche de 5 mm de mousse les tissus or
de base; le tissu réagissant d’une façon differente que la mousse, des
crevasses légères se forment comme des craquelures à la surface d’un tableau
ancien.
La lumière accrochent ces effets et transforme en bloc d’or
les personnages, le contrecollage de mousse permettant également de fixer à
chaud les milliers de pierres, de perles et d’icones reproduites sur tissu;
lorsque les deux miroirs s’ouvrent en figurant les portes de la cathédrale de
l’Assomption , l’entrée de ces idoles qui semblaient glisser sur le sol comme
un gigantesque “paso” andalou était d’une violence impressionante accentué par
l’aspect informe des matières misérables du choeur du peuple.
Dans ce tableau il était imprtant de donner le sentiment
d’un système en marche en dehors de toute trace d’humanité en s’appuyant sur un
effet esthétique monumental; c’est la recette appliquée par toutes les
dictateurs du monde dans ces manifestations, hors d’échelle humaine, lorsque le
pouvoir emploi à ses fins les décorateurs.
Daniel Ogier
Maquette de Boris ( 1992)
Robe en tissu noir broché de motifs or, rouges
et verts, manches en lamé à relief noir à reflets verts et rouges, poignets en
velours rouge peint or bordés de fourrure. Taillole dans le même lamé. Veste
sans manches à deux pans devant, en velours rouge peint or, bordé de fourrure
noire. Long manteau à traîne, en velours rouge peint de motifs or sur le devant
et au dos, en velours rouge cloqué pour la traîne et les épaulières, bordé de fausse
fourrure noire. Ouvertures sur les côtés maintenues par des croisillons de
velours rouge.
Jupe longue en taffetas bordeaux. Sous pull à col cheminée en lycra bordeaux. Manteau long à doubles manches en velours rouge peint de motifs or, le col et la fermeture devant soulignés d’un galon or. Large ceinture en velours rouge peint or et violet uni. Manteau à traîne à larges manches ouvertes, en tissu cloqué rouge et mauve à motifs peints or et bordé de fourrure noire. Toque de velours rouge et de satin or, ornée d’un motif peint or sur le devant et d’une bande de fourrure noire sur les côtés et à l’arrière.
DON CARLO
Drame lyrique en 4 actes de Giuseppe Verdi.
Livret de Joseph Méry et Camille Du Locle d’après Schiller.
Bordeaux,
Palais des Sports, 25 octobre 1991. Mise en scène, décors et costumes de Daniel
Ogier. Direction musicale d’Alain Lombard. Chœur du Grand-Théâtre de Bordeaux.
Orchestre National Bordeaux Aquitaine. Costumes réalisés par les Ateliers du
Grand - Théâtre de Bordeaux.
La
production s’inspire des tableaux de l’époque, notamment de La reddition des
lances de Breda pour la mise en scène, des portraits signés par Claudio Coello
(Madrid, 1642 – Madrid, 1693), qui fut le peintre du roi, pour Elisabeth de
Valois, Don Carlos et Philippe II, ou encore par le portrait de L’homme aux
yeux gris par Titien. Le personnage du nain ne figure pas dans la partition, il
a été rajouté par le metteur en scène. Les nains de cour sont fréquents à
l’époque à la cour d’Espagne, comme en témoignent les nombreux portraits que
Velasquez leur consacre.
Le nain
Pourpoint Renaissance à manches longues, avec
pièce d’estomac renforcée en velours changeant bleu roi et rouge bordeaux,
ornée de bijoux or avec pierres bleues et de strass. Le reste du pourpoint est
en panne de velours violet vif, orné de chaînettes et de grosses boules or, de
perles bordeaux et or. Epaules et bas faits en bourrelet galonné or. Sur les
coutures, galon noir, or et rouge. Manches et trousse en taffetas synthétique
violet gris travaillé plissé à chaud, orné de perles or rouge. Toque en panne de velours violet vif, ornée sur le
côté d’un plumet rouge.
La
princesse Eboli, costume porté par Giovanna Casola.
Robe Renaissance à petite traîne en satin
blanc broché d’un motif floral blanc et or, carrelée or, ornée de galons or et
rouge. Doubles manches doublées de noir, rebrodées de perles et de bijoux or.
Fraise au col et aux poignets. Grand jupon à cerclette.
La
princesse Eboli, costume porté par Giovanna Casola.
Robe Renaissance en velours noir et satin
imprimé floqué velours d’un motif floral noir pailleté or. Sur les coutures,
galon noir, or et rose. Doubles manches amovibles en gaze moirée parme et
argent, ornées de galon or et d’aiguillettes. Manches de dessus ouvertes en
synthétique gris violet, orné de perles or, noires et violettes. Grand jupon à
cerclette.
Grande cape en velours noir brodée d’un motif
floral or, rose fuschia et violet, doublée de gaze moirée parme et argent.
Cordelière avec gros pompons en passementerie noire, motif dans le haut du dos
en galon noir et or avec trois gros pompons en passementerie noire. Col en velours
crénelé noir et or changeant.
Toque en velours noir, bordée d’un galon or,
ornée sur le devant d’une plume d’autruche blanche, attachée avec un gros bijou
en brillants.
La possibilité de
faire la mise en scène, les décors et les costumes, pratique autrefois courante
chez les grands décorateurs italiens comme Pizzi, Visconti, Frigerio, a
l’avantage de donner une cohérance totale à la production. C’était le cas pour
DON CARLO, dont j’étais aussi le metteurs en scène: mon parti n’était pas de
reconstituer les differents décors mais d’en faire la synthèse en une seule
vision; le bureau du roi, les jardins, la place, le cloître seront évoqués par
des décors s’ouvrant et se fermant dans trois grandes tours octogonales sur
coussin d’air. Le ballet de ces éléments se déroule dans un cube d’acier, murs
et plafonds, semblables a une énorme prison, image de l’Espagne menée par
l’alliance de fer entre l’état et l’église avec le bras armé de l’Inquisition.
Le sentiment
d’oppression naît de cette geole aux éclairages trés directionnels, une sorte
de cellule monacale contemporaine, un mitard géant. Il faut donc imaginer le
contraste des costumes historiques extrémement soignés pour cette énorme
production, les détails de coupe et de décoration, de bijouterie et
d’accessoires qui dans ce désert d’acier focalisent toute l’attention. Dans ce
théâtre du vide le presque trop plein de citations stylistiques provoque la
fascination et ce sont des marionnettes pitoyables de luxe qui nous touchent. L’arnachement exésif devient une
torture, trés peu de chair, tout est dans le masque encadré de préciosité.
La force de la musique, la violence des sentiments, la génie
de Verdi rendent criant de vérité ces personnages epinglés comme une collection
sur fond d’acier. Le costume peut devenir un piège qui ne laisse que par la
voie s’évacuer les sentiments et parfois la souplesse et la légereté vont à
contrario d’une oeuvre: le carcan est un instrument de travail à exploiter
jusqu’au bout de son sens. Cependant à la fin de l’ouvrage c’est une immmense
voile noire qui tombait lentement des cintres sur le sol d’acier jonché de
poupées de cire et de pierres précieuses.
Daniel Ogier
Maquettes pour Don Carlo (1991)
Pourpoint noir à manches longues. Petit col et manches en velours
changeant noir et lamé or, manches bouillonnées. Trousse en velours changeant
vert très foncé et noir avec bandes de galons or. Armure en cuir doré avec
décor de latex patiné noir, vert foncé et or : plastron, basque, col avec
fraise en tissu blanc plissé attenant, épaule gauche, épaule et bras droit.
Très grande cape à traîne, portée sur une épaule, en lamé vert et or broché or de motifs
végétaux, doublée de satin vert et bordée de fourrure synthétique vert canard,
ornée dans le dos d’un grand motif en latex teint en noir représentant l’aigle
impériale.
Costume Renaissance. Pourpoint long en velours
marron à crevés blancs, terminé sur les hanches par des languettes, orné de
bijoux or avec pierres violettes et bordeaux. Col fraise en lingerie blanche et
poignets de même. Manches longues et trousse en velours synthétique bouillonné,
imprimé vert et marron avec spirales noires. Mantelet porté sur une seule
épaule en velours violet orné des mêmes bijoux et de gros motifs brodés or,
bordé de fausse fourrure noire. Béret en
velours marron orné d’une plume d’autruche verte.
Toutes les notices des costumes d'opéra ont été rédigées par Martine Kahane
Scénographie, graphisme, et documents audiovisuels: Alain Batifoulier et Simon de Tovar
Scénographie, graphisme, et documents audiovisuels: Alain Batifoulier et Simon de Tovar
REVUE DE PRESSE:
Daniel Ogier repond aux questions de la journaliste du Figaro
Daniel Ogier interviewé pour des émissions radio
Boutique du CNCS
VISITE DES RESERVES PAR LA DIRECTRICE DU CNCS DELPHINE PINASA
Salle de préparation des mannequins qui sont adaptés aux formes et tailles des costumes
Dans le musée sur 3 étages on conserve les 10.000 costumes d'opéras, théâtre et ballet, dont certains historiques comme Marie Callas ( Norma 1964), Jean Marais ( Britannicus 1952), où les costumes des jeux olympiques d'Albertville crées par Découflé en 1992.
Dans les Compactus, armoires spéciales de rangement, les costumes sont conservés à 18º C et 50 % d'humidité
INAUGURATION DE L'EXPOSITION
Daniel Ogier avec Pierre ( representant la maison Walder de Lyon)
Gérard Audier ( Décorateur et chef d'atelier de l'opéra de Toulouse) et Daniel Ogier
Pierre Provoyeur ( Conservateur des Musées Nationaux) Delphine Pinasa ( directrice du CNCS) et Daniel Ogier
Jean-Marie Villégier ( Metteur en scène ) et Martine Kahane ( Conservateur général des bibliothèques)
Martine Kahane, Alphonse et Daniel Ogier
Michel Ronvaux ( responsable de services et décorateur à l'opéra de Paris )et Daniel Ogier
Martine Kahane et Jérôme Deschamps ( directeur de l'Opéra Comique) à droite
Extrais de presse:
Le catalogue de l'exposition " Costumer le pouvoir, opéra et cinéma" sous la direction de Noëlle Giret et Martine Kahane avec 192 pages trés richement illustré ( format 24 x 29,7 cms) est en vente au prix de 29 € TTC à la librairie-boutique du CNCS
( Quartier Villars) route de Montilly 03000 Moulins
Tél: 04 70 20 76 20.
www.cncs.fr